mercredi 17 septembre 2008

1 problème - 2 politiques - 3 exemples.

Lorsque l’on se rapporte à la politique actuelle de suppressions de postes d’enseignants (11000 en 2008 et 60000 sur 5ans !) telle qu’elle est voulue par Nicolas SARKOZY et mise en oeuvre par Xavier DARCOS, son ministre de l’éducation nationale, et sans vouloir récréer les débats qui opposent les tenants d’une rationalité affichée des services de l’état aux dénonciateurs d’une politique de mieux disant financier (sous couvert d’une démarche qui se veut pédagogique et qualitative), on voit bien ce qui sur le terrain et notamment dans les conséquences des suppressions de classes peut contredire les ambitions d’une telle politique.

En l’occurrence quand l’Elysée décide, ce sont d’abord les communes qui trinquent et à travers elles, le principe de l’égalité des chances que 3 républiques et 9 présidents successifs n’ont cessé de soutenir à travers l’institution scolaire.

C’est ainsi qu’en comparant le suivi de cette volonté Elyséenne au niveau de communes comme Bischheim, Eckbolsheim et Ostwald, on discerne aisément ce qu’il en coûte à trop vouloir se fondre dans les desideratas d’une politique mal taillée.

En la matière, pour un maire et son conseil municipal, deux choix demeurent possibles.
Soit
il considère les effectifs en cause à l’unique chapitre des enfants scolarisés dans le temps où la décision s‘impose (le nombre d’enfants scolarisés concernés par la ou les classes dont on envisage la suppression).
Soit
il considère ces mêmes effectifs comme les éléments d’un tout relevant d’une dynamique municipale, où l’on retrouve notamment, la prise en exergue de l’évolution d’éléments objectifs comme de la pyramides des âges à travers l’emploi la politique immobilière et les politiques sociales, comme des systèmes de valeurs qui touchent à la mixité sociale et générationnelle et à la nécessité de satisfaire aux critères de l’égalité des chances sociales (ainsi que le démontre fort bien Pierre ROSANVALLON dans son ouvrage La contre-démocratie - La politique à l’âge de la défiance - collection Les livres du nouveau monde - Ed du Seuil Paris 2006 ).

Dans le premier cas de figure, le fait d’adapter le nombre de classes aux seuls chiffres qui s’y rapportent ne pose guère de problèmes à ses exécutants, dans la mesure où ce qui prime, se rapporte plus à un suivisme administratif qu’à un réel souci d’en maîtriser les effets.

Dans le second cas, la volonté d’élargir les débats à des considérations sociales qui privilégient le vivre ensemble et l’égalité des facteurs de réussite dans les destins individuels, ne peut qu’entrer en contradiction avec des initiatives du genre de celles que développe l’actuel ministre de l’éducation nationale.

Dans ce débat de dupes, la situation pour un premier magistrat d’une commune peut se révéler très confortable s’il consent à se mouler dans le suivisme d’une démarche administrative qui l’exonère d’autant de ses responsabilités morales. Elle peut également devenir très vite pour lui un véritable casse tête s’il se mêle de soutenir les intérêts de ses administrés en s’efforçant de préserver les chances d’un avenir égal pour ses jeunes concitoyens quand on sait que les destinés de l’âge adulte se jouent dans les premières années de la vie.

Monsieur Jean Marie BEUTEL, maire socialiste d’OSTWALD s’est battu avec succès pour conserver une classe promise à sa disparition.

Monsieur André KLEIN MOSSER, maire U.M.P de Bischheim, 1er vice président du Conseil Général du Bas Rhin,
Monsieur André LOBSTEIN, maire U.M.P de Eckbolsheim, conseiller général du canton de Mundolsheim, ont préféré dans la même situation s’en remettre aux dictats de l’administration avec les conséquences que l’on imagine pour leurs administrés.

Dans ce jeu de bonneteau, les victimes ne sont guère entendues, ce n’est d’ailleurs pas le but de la manœuvre.

Post criptum

Au fait, qu’en pensent les habitants d’Eckbolsheim et de Bischheim qui sont aussi les électeurs de Messieurs LOBSTEIN et KLEIN MOSSER ?
Vos réponses sont les bienvenues.




Francis Alexis HAMMER
Secrétaire de la section du canton de Mundolsheim du Parti Socialiste

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