Monsieur le Maire, Chers Collègues, je commencerai mon intervention de ce soir par une citation du philosophe Bernard Stiegler
« Il y a des moments de l’existence qui passent par la résistance mais il n’y a pas d’avenir dans la résistance ; l’avenir est dans l’invention ».
En choisissant cette citation, je réponds aussi à notre collègue qui lors du débat d’orientations budgétaires s’étonnait que l’opposition ne fasse pas de propositions. D’abord le débat ne s’y prêtait pas ; ensuite, et je ne lui en fait pas grief mais pendant sept ans nous avons fait des propositions et je le rassure nous allons continuer à le faire. D’autant plus que la situation que traverse notre pays appelle la mobilisation du plus grand nombre.
Avant d’aborder des points plus précis, je voulais juste faire un arrêt d’analyse politique au niveau national car depuis le débat d’orientations budgétaires, il y a eu notamment l’annonce du plan de relance présenté par Monsieur SARKOZY. Sans rentrer dans les détails, il faut regretter la faiblesse des moyens mis à disposition des collectivités, le reniement d’un des points acquis du Grenelle de l’environnement : le gel du GCO et les incertitudes sur le TGV EST
Les libéraux dans la crise actuelle apparaissent pour ce qu’ils sont : des idéologues qui stigmatisent l’intervention de l’Etat en périodes de vaches grasses, mais qui exigent au contraire son secours massif dès que se lèvent les tempêtes que leurs politiques ont contribué à déclencher.
J’ai la conviction que le retour de la puissance publique au niveau municipal et régional doit se traduire par des politiques volontaristes : urbanisme et logement, reconversion économique et réinsertion des chômeurs, développement de l’enseignement supérieur, promotion des services à la personne, développement durable, la rénovation des quartiers.
« Quand on met en avant le réarmement politique par la puissance publique, on est dans la réponse à la crise » Martine Aubry.
Pour cela il faut réaffirmer la présence publique à tous les niveaux et mettre la question sociale au cœur du combat contre les pauvretés.
Voilà le cadre de mon intervention : répondre à la crise par des orientations politiques publiques à la hauteur des problèmes. Or le budget primitif 2009 qui nous est présenté ce soir soit manque d’ambition, soit ne répond pas à nos questions.
Voilà le cadre de mon intervention : répondre à la crise par des orientations politiques publiques à la hauteur des problèmes. Or le budget primitif 2009 qui nous est présenté ce soir soit manque d’ambition, soit ne répond pas à nos questions.
Il est même en décalage par rapport au programme sur lequel vous avez été élus. Rien sur le développement de l’activité commerciale et économique ; rien sur la rénovation du patrimoine ancien ni d’ailleurs le nouveau non plus. Aucune perspective sur l’élaboration du plan d’urbanisme ; rien pour améliorer l’objectif de la qualité de vie et de l’environnement.
La part la plus importante des investissements est consacrée à des acquisitions foncières, soit 441000€. Nous vous avons déjà dit lors du débat d’orientations budgétaires que nous étions très dubitatifs sur la part gelée du foncier de la Ville et de la SCAEB. Nous rajoutons aujourd’hui que ce patrimoine immobilier est considérablement dégradé et qu’il perd de la valeur.
Nous proposons qu’une étude soit faite rapidement pour savoir vers où nous allons. Je ne comprends pas que la Ville et la SCAEB soient propriétaires de biens en mauvais état : l’ensemble immobilier du restaurant Metz, l’ancienne boulangerie rue nationale, la maison alsacienne, l’immeuble de la rue Kieffer, le 37, route de Bischwiller. Et j’en passe. Si ces immeubles ne sont pas rentables, il faut s’en débarrasser, cela dégagera des finances pour faire des investissements utiles.
Sur les orientations concernant l’urbanisation de l’Ilôt de l’école du centre, qui en passant était déjà dans le programme de 2001 de la majorité municipale, permettez-moi d’être critique. Cet projet est révélateur d’une cascade d’incohérence ; d’abord il manque de transparence depuis des années. Je vous rappelle de nouveau qu’au moment de l’achat du restaurant Metz, l’adjoint Hoerlé nous annonçait sur ce lieu un presque Cheval Blanc comme à Schillick ; puis nous avons eu droit au rachat des maisons alsaciennes de l’ancienne Place du marché pour le pôle gérontologique puis cela se poursuit par des achats successifs sur toute la longueur de la rue du Général Leclerc dont il ne restera plus aucune maison.
Je m’appelle pas cela pour l’instant un projet d’une grande valeur urbanistique, peut-être que l’étude d’un montant « modique » de 170000€ nous permettra d’y voir plus clair. Pour l’instant les dégâts sont là : des commerçants traumatisés, un centre à l’abandon ; tout cela pour un pôle gérontologique qui a sa pertinence sociale mais dont l’implantation ne semble de plus en plus inappropriée. Cette implantation est intéressante pour les personnes valides mais pas pour les non valides ou les personnes dépendantes, par contre elle génère de l’occupation des places de parking notamment de la voûte étoilée au détriment des habitants.
En tout cas j’espère que la concertation la plus ouverte se fera sur ce projet.
En tout cas j’espère que la concertation la plus ouverte se fera sur ce projet.
D’autres projets plus structurant pour notre commune nous semble prioritaire : réfléchir à l’avenir des trois salles de spectacle avant d’engager des travaux lourds ; les problèmes avec les riverains de la salle du Cercle sont manifestes ; l’aménagement des derniers terrains à l’Ouest avec la réalisation d’un éco quartier ; la fin de l’aménagement du quartier SNCF qui souffre toujours encore des nuisances sonores ; une ligne tram-train et la remise en état de la gare de Bischheim-Schiltigheim…. Voilà des alternatives fortes pour répondre à la crise.
Nous l’avons dit lors du débat d’orientations, je le redis ce soir, nous soutiendrons des projets structurants, porteurs d’avenir et d’intérêt collectif
Ce budget, Monsieur le Maire, s’il est réaliste sur le fonctionnement, il manque d’ambitions sur les investissements. Nous voterons en conséquence contre.
Intervention de Richard Sancho Andreo au Conseil Municipal de décembre 2008
Intervention de Richard Sancho Andreo au Conseil Municipal de décembre 2008
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