Décidément la nomination de André Reichardt au poste de sénateur est loin d’être un lit de roses pour celui qui était il y a encore quelques mois président du conseil régional d’Alsace. Cette promotion à temps compté qui doit tout au hasard du calendrier politique risque fort d’illustrer cet axiome de Pierre NORA pour qui il y a des futurs qui ne sont par forcément un avenir...
La presse locale ne s’en était pas faite l'écho, mais déjà en 2009, son installation dans le fauteuil du défunt président ZELLER avait occasionné quelques grincements de dents. Atteint par le cumul des mandats, André REICHARDT avait du céder son fauteuil de maire de la
commune de Souffelweyersheim lors d’une élection qui avait vu lui succéder Patrick KURTZ, son premier adjoint.
Quelques mois après, l’arrivée de Philippe RICHERT à la présidence du conseil régional ayant mis fin à son CDD de président par intérim, et c’est à l'issue d'une élection sans encombres que André REICHARDT avait retrouvé son fauteuil de maire en octobre 2009.
Dans la foulée André PERRIN devenait 1er adjoint en lieu et place du maire sortant Patrick KURTZ, très c
onnu dans le monde du sport en tant que président de la FFVB (Fédération Française de Volley-ball).
A l’époque le
s habitants de cette commune s’étaient interrogés sur le sens de cette rétrogradation. Etait-ce « pour préparer l’avenir » (oui mais lequel ?) comme le soulignait André Reichardt de façon énigmatique ? Ou pour mieux enterrer celui de Patrick Kurtz ?
Avec l'élection qui s'annonce, cette question ne manquera pas de ressurgir au moment de mettre le bulletin dans l'urne.
Aujourd’hui, la démission de André REICHARDT de son poste de maire de Souffelweyersheim si elle satisfait aux règles du cumul, elle n’en indispose pas moins les habitants de cette commune.
En laissant dans l’ombre bon nombre de questions, elle visibilise d'autant et par effet de miroir, ce qui jusqu’ici semblait devoir se contenir derrière la scène : Qui demain, de Pierre PERRIN, Patrick KURTZ ou d’autres encore, sera le prochain maire de Souffelweyersheim ? Celui qui a déjà occupé ce poste ? Ou bien alors ???
Au-delà de ce contexte municipal d'un maire qui joue les Arlésiennes, le choix de André Reichardt doit a
vant tout se comprendre aux exigences de sa fonction de président de l’UMP du Bas-Rhin. Abandonner sa 1ere vice-présidence au Conseil Régional d’Alsace (et surtout les compétences qui vont avec) cela aurait eu comme conséquence de redonner un peu de mou à un centrisme Alsacien tenu à la laisse courte.I I n'était donc pas question pour André REICHARDT de laisser filer une succession forcément médiatisée et qui aurait vu s'affronter pour le meilleur et surtout le pire, la RPR Arlette Grosskot et son homologue centriste René DANESI.
Autant le dire, avec ce choix André REICHARDT signifie implicitement la poursuite des batailles feutrées qui opposent partisants du centre et tenants d'une droite pure et dure, batailles qui, le temps d'une élection, risquent fort de se déplacer sur les bords de la Souffel et ce quand bien même l'on tenterait d'en nier l'existence.
Nul doute que les électeurs de Souffelweyersheim apprécieront comme il se doit ce « 3ème tour de scrutin municipal » en un peu plus de deux ans !
En 2008, la liste André REICHARDT avait été élue sans opposition avec 50% d’abstentions et près de 15% de bulletins blancs, une sorte de record pour cette commune qui depuis 1995 voit le béton s’afficher sans complexes sans que pour autant la volonté qui y préside soit pleinement consciente des conséquences qui en résultent.
Au final, au delà des postures affichées par les uns et les autres face aux médias, assisterons nous à Souffelweyersheim à la reconduction d'une politique qui tient l'électeur en si peu de considérations ?
Dans l'immédiat cela parait fort probable. Mais en sera-t-il de même aux municipales de 2014 ? Et avant cela, aux cantonales de mars 2011 ? Du côté de la Souffel la question reste posée.
Francis Alexis HAMMER
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