Voilà, je suis incorrigible sur un point. Je ne peux pas m’empêcher de me poser la question du SENS quelque soit les moments de ma vie ou/et les évènements auxquels je participe, qu’ils soient d’ordre privés et plus et collectifs ?
Ainsi en est-il du carnaval "le BOUC BLEU" dont je reviens à l’instant et qui suscite en moi des réflexions
Ce qui est positif c’est que tout Bischheim est dans la rue et que pour peu qu’on remonte ou qu’on redescende les trottoirs qui longent la cavalcade – on rencontre des amis, des connaissances, des retrouvailles, de nouvelles rencontres. Mais, je me demande pourquoi tout le monde est dans la rue.
C’est mieux que la télévision car c’est du direct, c’est "du spectacle vivant!" La surprise de découvrir les différents chars, les fanfares, les personnages masqués des sorcières, les personnages de cartons pâte démesurés; les bonbons et bretzels en cadeaux lancés aux plus rapides; les sorcières jetant leur dévolus sur quelques victimes – je les ai trouvées bien assagies ce dimanche
Et puis c’est fini, en quelques minutes; dès le dernier char ou la dernière fanfare passée, chacun se disperse et rentre chez soi, en secouant ses vêtements de quelques confettis frondeurs glissés dans le cou.
Et alors ? Qu’est ce qu’on a vécu ensemble.
"Et si on repensait le carnaval … pour l’année prochaine, tout a fait autrement".
J’ai eu la chance inouïe de vivre à Strasbourg le premier carnaval des "WACKERS" sous la première mandature de Catherine Trautmann. un carnaval qui renouait avec la tradition contestataire du moyen âge où le peuple s’empare des formes du théâtre de rue, marionnettes, personnages emblématiques géants, figures allégoriques, déguisement, masques, métaphores, fictions de toutes sortes pour contester le pouvoir, et tous les dysfonctionnements sociaux d’Ici et Maintenant.
Le dictionnaire étymologique nous dit aussi que le "bouc" a été associé à "bouc émissaire" et que certaines traditions carnavalesques ont cette fonction "exutoire" dont s’emparent des groupes sociaux pour désigner le responsable de tous les maux d’une communauté.
Ce n’est pas cette tradition qui m’intéresse.
Le bouc est aussi l’animal qui renâcle, qui à sale caractère quand il exprime son mécontentement. C’est aussi le mâle de la chèvre de Monsieur Seguin qui résiste toute la nuit jusqu'à l’aube.
Dans le carnaval les idées se matérialisent, prennent forme à travers les géantes figures en papiers mâchés, qui déambulent en musique et en danse mais notre concept du BOUC BLEU EST REVISITE. Il devient un outil dont les habitants s’emparent pour exprimer ce qu’ils veulent dire, dénoncer et combattre : un projet se construit à partir d’une idée fédératrice qui se décline différemment dans chaque quartier au gré des talents de chacun et des richesses associatives reprenant en cela la tradition du Cortège du MESSTI
Ainsi la manifestation du BOUC BLEU devient un évènement culturel crée par les habitants devenus producteurs de sens pour eux-mêmes et pour la collectivité une mise en œuvre d’une politique culturelle qui inspire la participation des habitants, dynamise la vie associative, offre un espace à l’expression d’un imaginaire citoyen.
Jacqueline Martin
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