Permettez moi d’introduire mon propos par une parenthèse d’actualité.
Le Conseil d’Etat vient de rendre un arrêté laissant à la charge de la commune de Bischheim quelques 15000 euros de travaux concernant la mise en sécurité d’une maison de particuliers rue des tuileries.
Certains regrettent que ce soit au contribuable bischheimois de régler la note. Peut-être, mais à qui la faute ? et de toute façon, le préjudice subi par cette famille se situe au-delà de ce qui est évaluable en euros.
Permettez moi simplement de mettre en parallèle ce chiffre avec le cadeaux de 20000 euros fait récemment par ce contribuable bischheimois à un propriétaire dont la ville vient de racheter la maison bien au-delà de sa valeur estimée, pour les besoins d’un hypothétique projet immobilier dont au jour d’aujourd’hui personne ne connaît le contour.
Il serait d’ailleurs intéressant d’avoir la valeur actuelle des biens immobiliers achetés ces dernières années et de comparer cette valeur actuelle aux sommes engagées à l’époque des achats. Nous aurions peut-être de mauvaises surprises.
Bref, concernant ces 15000 euros, je ne peux pas non plus m’empêcher de faire le parallèle avec la somme à laquelle vient de se faire condamner l’association Droit au Logement suite à une action en justice intentée par l’Etat UMP à travers son ministre de l’intérieur. 15000 euros mesdames et messieurs pour avoir hébergé des SDF sous des tentes dans une rue à Paris, chacun appréciera, j’ai quant à moi envie de dire à Martin Hirsch, « Martin réveilles toi, ils sont devenus fou ».
Venons en aux orientations budgétaires de la commune, même si mon préliminaire était bien en rapport direct avec les questions budgétaires.
Dans quel contexte allons nous être amené à adopter ce budget ?
Deux éléments sont extrêmement importants :
- Le premier c’est évidemment la crise, une crise financière qui est entrain de se transformer en crise économique, je vous renvoie aux chiffres rendu public ce jour même, les plus mauvais depuis 15 ans, cette situation aura des répercussions certaines sur le budget des collectivités, en clair, recettes en baisse et dépenses en hausse car cette crise économique se transformera inévitablement en crise sociale voire sociétale.
Si l’on ne connaît pas encore l’impact de cette crise on devine largement qu’il sera conséquent et vu l’état du pouvoir d’achat de nos concitoyens avant la crise, il va être difficile de leur demander des efforts pendant la crise.
- Deuxième élément, un président de la république, et accessoirement un gouvernement et une chambre d’enregistrement, excusez moi, une chambre des députés.
Un président UMP disais-je et son gouvernement dont le credo en matière de prélèvements se résume de la manière suivante : « il vaut mieux prendre un euro à 1000 pauvres que 1000 euros à un riche ». Si j’ai bien entendu il vient aujourd’hui dans le cadre de la réforme de l’audio-visuel de supprimer l’exonération de la redevance télé dont bénéficiaient les allocataires du RMI. Prendre aux Rmistes pour donner à l’ami Bouygues, c’est digne d’une république bananière.
Bref, un président de la république qui par voie de transferts charge la barque des collectivités locales et vous êtes bien placé Monsieur le Maire pour savoir que les promesses de compensation intégrales par l’Etat n’engagent que ceux qui y croient, vous le voyez bien avec le RMI ou encore l’APA.
Par d’autres décisions il dépouille les collectivités de leurs recettes :
- Aides aux investissements dans les transports publics, terminé
- Plafonnement et suppression programmée de la taxe professionnelle
- Pour le service minimum d’accueil dans les écoles, débrouillez vous et pour le financement, vous pouvez toujours rêver.
Vous allez voir qu’avec la mobilisation, il va finir par maintenir les RASED mais les faire financer par les communes.
J’en passe et des meilleures.
Voilà Mesdames et Messieurs pour le contexte.
Alors quelles orientations prendre ?
Certains de vos amis politiques face aux orientations telles que vous les présentez, monteraient sur leurs grands chevaux, comme ils l’ont fait à Strasbourg et ailleurs.
Comment en temps de crise peut-on réduire un budget d’investissement tel que vous le faites ? Les bons professeurs d’économie classique nous disent que c’est l’investissement qui est le moteur de la croissance. Hors au niveau des investissements publics en France, ce sont les collectivités locales qui en réalisent les trois-quarts, la non plus, il ne va pas falloir compter sur l’Etat.
Moi-même, qui ne suis pas un chaud partisan des théories de la croissance, je pense qu’il faut investir, investir massivement, mais investir intelligemment, non pas en jouant les pseudo promoteurs immobiliers d’autant que dans ce domaine les perspectives sont très sombres. Investir oui du côté de l’écologie, de l’environnement, dans la réduction de la consommation énergétique, dans la réhabilitation et l’isolation des bâtiments publics, dans les énergies renouvelables etc.….
Oui, arrêtons d’investir dans des logiques du passé, la baisse du prix du pétrole tout le monde le sait n’est que provisoire. Depuis que je suis élu à Bischheim, on a du installer sur les bâtiments publics à peu près un panneau solaire par an.
Alors, il est grand temps de rattraper le retard. Non seulement ces pistes d’investissements que je vous trace sont génératrices d’économies substantielles, bon pour le climat mais aussi productives en terme d’emplois.
Nombreux sont les artisans locaux à avoir fait des efforts de formation et d’adaptation à pouvoir répondre à des commandes publiques dans ce domaine.
Allez-y, n’hésitez pas à aller dans ce sens, nous vous soutiendrons et arrêtez les gaspillages dans les rachats, les reventes, les démontages et quoi d’autre encore de maisons pour des projets comme je l’ai dit dont personne ne connaît les contours.
Gérard SCHANN
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