« …Voici donc arrivée la saison des inaugurations, celle qui s’invite tous les six ans, généralement aux premiers frimas de l’hiver, pour se terminer quelque part en mars, entre Sainte Françoise et Sainte Bénédicte.
C’est aussi le temps des discours, des rubans coupés (c’est fou ce qu’un maire peut couper comme rubans en cette saison !) des coupes de Riesling tièdes et des Bretzels écrasées.
C’est ainsi que l’on inaugurait ce samedi 1er décembre, route de Bischwiller,
« Noël avant Noël », ouais, ouais, sauf que cette inauguration là, est pour les Bischheimois, tout sauf un cadeau, car cette voie qui vaut son pesant d’euros, ce sont bien les contribuables qui la financeront.
Ensuite, il faut bien le reconnaître, nos édiles avaient eu le nez creux en inaugurant une route de nuit. Une route, ce n’est jamais bien folichon à inaugurer, et un ruban d’asphalte même agrémenté par ci par là de bacs à fleurs pour faire choli choli (n’est ce pas Mr SCHNEIDER) cela reste toujours un ruban d’asphalte
En inaugurant de nuit on pouvait pour le moins être certain qu’il n’y aurait rien à voir et à entendre, si ce n’est les bruits trop connus du flot ininterrompu des voitures (au fait qu’est ce qu’ils en pensent les riverains ???).
Bonne initiative donc, car de jour, la route de Bischwiller, ça craint !!!
Si au moins, nos caciques avaient eu l’idée d’inaugurer une rue au lieu « d’une route à bagnoles ».
C’est vrai, à BISCHHEIM, des bagnoles il en faut, à commencer par la sienne, quand il s’agit d’aller en ville, de rejoindre son lieu de travail, d’aller chez la nounou qui garde les enfants, et aussi tous ces petits trajets que l’on ferait bien en vélo, où en bus si l’on pouvait…
…mais voilà, à Bischheim pour rouler en vélo il faut rouler dans sa cour, car les pistes cyclables on connaît pas !!!
Reste donc le bus pour les plus courageux. et les moins argentés. Mais il faut bien comprendre que, attendre parfois une heure pour prendre « le 70 », ce n’est pas forcement le moyen le plus rapide pour aller chercher sa baguette de pain.
C’est pourquoi, à BISCHHEIM on fait tout en voiture, c’est également pourquoi, contrairement à ce qui se passe ailleurs, on inaugure des routes et pas des rues.
Normal après tout, car si on peut construire des routes, il parait difficile de construire une rue.
Une rue, c’est d’abord une histoire, celle des habitations qui la bordent, celle des badauds, des chalands, celles des rencontres, avec son voisin, le commerçant du coin, le facteur, celle de ces petits riens qui donnent à la rue son animation et son cachet inimitable, qui font qu’aucune rue ne ressemble à une autre.
Alors oui, une rue cela se respecte, cela s’entretient avec chaleur, avec doigté, avec de la concertation et la juste reconnaissance pour tout ce qui fait le charme et le spectacle de la rue (et pas seulement pour la voiture, et pas seulement pour qu’elle puisse rouler, et pas seulement pour qu’elle puisse stationner…).
Alors oui, on se prend à rêver d’un jour, d’un temps où toute la ville se rassemblerait pour fêter la rue.
La rue, la rue toute simple, celle qui demeure au souvenir vivace de nos aînés, celle que l’on imagine les soirs de blues, où les commerces de proximité seraient de retour, où les mamans ne craindraient plus pour leurs enfants, où les personnes âgées n’hésiteraient plus à sortir, une rue enfin, où l’on pourrait se parler sans devoir hurler pour couvrir les vrombissement des voitures, une rue qui ne se viderait pas après
I had a dream, je rêve encore. Et vous ???...
changerbischheim@laposte.net
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