lundi 23 août 2010

Pour un Etat de Droit et d’Egalité

L’été 2010 restera dans les esprits comme celui d’un dérèglement climatique majeur (inondations au Pakistan, Inde, Chine, incendies en Russie..), d’une crise institutionnelle inédite (affaire Bettencourt-Woerth), d’une opération de diversion politicienne menée par le Président SARKÖSI sur le thème de l’insécurité et sa répression pour masquer les dossiers de l’emploi et du projet de retraite à 62 ans et dans une réprobation internationale majeure, la persécution des ROMS et leur bannissement de la patrie des Droits de l’Homme.

Sur toutes ces questions, il y a au-delà des replis identitaires largement exploités en France par les extrêmes droites et une partie non négligeable des électeurs de SARKÖSI, une évidence : les français ont mal à leurs valeurs républicaines et toutes les lois, y compris la Constitution ont pour fondement le respect du Droit et l’Egalité de toutes et de tous.

Ce trouble, nous vient peut-être d’une difficulté à reconnaître que la France est un pays divers culturellement et socialement, qui doit beaucoup aux étrangers. Qu’ils soient ceux qui ont combattu vaillamment lors des deux conflits majeurs du XX siècle ; ceux qui ont été ramenés pour concourir aux Trente glorieuses ; ceux et celles qui ont contribué par leur génie intellectuel, manuel, artistique, sportif au rayonnement international de la France.

Cette incapacité à intégrer dans leurs apports positifs les résidents étrangers, devenus pour la plupart français par choix et conviction ; à donner accueil et protection à ceux et celles, y compris des enfants et des jeunes mineurs fuyant les guerres, les violences physiques, mentales, sexuelles ; à assumer pleinement son rôle pionnier et universel d’être Terre d’accueil ; cette incapacité étatique, alimentée par des lois répressives et restrictives est une volonté politique portée par un Président de la République, son gouvernement et une majorité à l’Assemblée Nationale et au Sénat.

Que cette volonté politique, que certains catalogueront de politicienne, soit en œuvre sans discontinuer depuis que Monsieur SARKÖSI, était ministre de l’intérieur en 2003, est peut-être ce qui doit nous forcer à la réflexion sur les alternatives politiques.

Car si nous avons l’arsenal philosophique et sociologique pour démonter les politiques publiques mises œuvre depuis une dizaine d’années en matière de droits des étrangers, de prévention et de répression de la délinquance, de protection des mineurs, force est de reconnaître que ces politiques s’ancrent dans un substrat sociologique nationaliste, raciste et discriminant.

Plus largement, la France est à la traîne sur le droit de vote des résidents étrangers non ressortissants de l’Union Européenne, sur le mariage des homosexuels et l’adoption, la diversité culturelle, la prévention et la lutte contre les discriminations.

Ce constat, s’il est dur à reconnaître, doit être le préalable pour engager des politiques ambitieuses et créatrices de droits émancipateurs et protecteurs.

Il est pour cela nécessaire d’entreprendre, de mettre en œuvre et d’amplifier des actions d’information, de réflexion, d’éducation pour faire ce travail de mémoire sur les atouts d’une République multiculturelle et post raciale. www.respectmag.com

Les partis de Gauche et républicains ont leurs obligations politiques pour créer les conditions de l’alternance politique et du rétablissement, voire l’élargissement de l’État de Droit et d’Égalité avec l’Europe et toutes les démocraties anciennes et émergentes.

Richard Sancho Andreo

21 juillet 2010