dimanche 13 janvier 2008

Des voeux pour qui ? Des voeux pour quoi faire ?

Nous avons eu droit il y a peu, aux vœux du Président SARKOZY, soit à quelques jours près, huit mois après son installation le 6 mai 2007 à l’Elysée.


Huit mois, c’est aussi le temps d’un premier bilan, celui des premiers sondages significatifs. Et là, il faut bien le dire, cela commence à sentir le roussi :

48% d’opinions favorables pour le Président élu, en chute de 7% par rapport au dernier sondage, une première sous la barre des 50% !

Et puis aussi, tous ces indicateurs économiques qui sont au rouge :

  • La croissance en dessous des 2%, soit moins que la moyenne des pays européens.
  • Le chômage qui reste scotché à plus de 8%, avec le même taux que les plus mauvais élèves de l’Union Européenne que sont la Grèce, le Portugal et la Roumanie
  • Le commerce extérieur qui atteint des sommets historiques avec une courbe qui ne cesse de plonger (38 milliards de déficits sur 11 mois à comparer avec le solde positif Allemand de 19,3 milliards pour le seul mois de novembre 2007…)
  • L’inflation, avec selon les propos même de Madame le ministre LAGARDE, un chiffre qui devrait être supérieur à 2% en 2008.
  • Des salaires qui stagnent, un pouvoir d’achat en chute libre, un marché de l’emploi bloqué, abonné aux petits boulots et aux temps partiels.
  • Des industries en perte constante de parts de marché, mal placées dans le système concurrentiel, et incapables de financer leurs plans de recherches/développements

A côté de cela, notre pays s’est coupé de toutes marges de manœuvres après que le gouvernement FILLON ait distribué généreusement 15 milliards de ristournes fiscales aux contribuables qui en avait le moins besoin.

Quel crédit accorder également à ce slogan martelé à longueur d’interviews "travailler plus pour gagner plus", et qui ne concernera au plus que 15 à 20% des salariés, tout en laissant de côté, des millions de chômeurs, retraités et travailleurs à temps partiel. Alors certes, on peut s’inquiéter de savoir jusqu’où iront les foucades de notre président. Ce one show man, adepte d’une politique spectacle, qui confond allègrement les paillettes du Ritz, les ors de la place Vendôme avec les nécessités économiques du moment ainsi que le showbiz de sa vie privé, avec les fins de mois difficiles, des classes populaires, des classes moyennes, convaincues que l’école ne joue plus son rôle d’ascenseur social et anxieuses de voir s’approcher inexorablement le spectre de la pauvreté et des fins de mois difficiles.

Mais à ce rythme là que restera-t-il des emplois qui furent la fierté de la France d’après guerre ? Que restera –t-il de ces classes populaires, de ces classes moyennes qui se sont élevées dans l’élan des 30 glorieuses et celui de l’ascenseur social de l’école républicaine ? Que restera –t-il de ces acquis sociaux si chèrement acquis dans les luttes sociales menées par les générations qui nous ont précédé ?

Et puis il y a eu ce mercredi 9 janvier 2008, jour où la municipalité sortante de BISCHHEIM présentait ses voeux, avec, le désormais protocole bien rodé avec les membres du conseil municipal au grand complet à l’entrée et , un discours du maire sortant soucieux de ne pas faire de bilan exhaustif "car cela pourrait perturber l’esprit démocratique de nos concitoyens".

Malgré cette remarque préliminaire, Monsieur le Maire UMP s’est senti autorisé de passer outre l’article 3-2-2 du code électoral, lequel précise bien que "les cérémonies des voeux à l’occasion de la nouvelle année doivent avoir un contenu neutre et informatif…sans qu’il ne soit fait référence à l’élection à venir, aux réalisations de l’équipe ou de l’élu sortant" . Difficile de ne pas avoir à l’esprit le contexte national qui pèse si fortement sur les habitants de Bischheim ; fiscalité très lourde, pouvoir d’achat en berne. Tout cela le Président l’a bien compris en faisant des élections municipales un enjeu politique national majeur.

La soirée s’est fort heureusement poursuivie autour des buffets dans une ambiance d’échanges et des débats fort animés.




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