vendredi 15 avril 2011

Un îlot dans la ville ou Une Ville pour tous les habitants ?

Un îlot dans la ville ou

Une Ville pour tous les habitants ?

Nous l’attendions ! Nous l’avons eu. Le 13 avril, la Ville de Bischheim et son adjoint à l’Urbanisme, Fabien WEISS ont invité les habitants de Bischheim à une réunion publique sur le thème de quel urbanisme pour demain ?

Les projets de sept étudiants en quatrième année de l’Ecole Nationale d’Architecture de Strasbourg ont imaginé à "quoi pourrait ressembler l'îlot centre dans les prochaines décennies".

L’adjoint WEISS déroule sa vision

Une salle des mariages pleine (une soixantaine de personnes) composée pour une fois d’une part importante d’habitants. Et pour cause, les projets supposés ou théoriques de la Municipalité repris dans les propositions des étudiants (qui ont travaillé sur la base d’un cahier de charges fourni par les services de la Ville) visent à remodeler complètement le périmètre urbain rectangulaire délimité par les rues de Bischwiller, Général Leclerc, Nationale et l’école du Centre.

L’adjoint WEISS a repris dans son introduction que l’objectif de la Ville est de faire des réserves foncières au grès des opportunités mais que compte tenu de la petitesse des parcelles, il faudra des années (ou plutôt des décennies) pour voir aboutir la transformation urbaine de cet îlot.

Zoubida NAILI, conseillère municipale PS a fait observer qu'entre temps les immeubles et maisons déjà acquises (par la Ville, la SCAEB ou la CUS selon les disponibilités financières) se dégradaient, que les commerces fermaient et que les habitants et les commerçants vivant encore sur le secteur étaient dans l’angoisse et le stress. Cette politique conduite par Monsieur KLEIN-MOSSER depuis bientôt 30 ans a conduit à la dévalorisation du centre ville. Elle est aussi revenue sur les faiblesses de la concertation mise en place.

Pour ma part, j’ai exprimé des doutes sur un débat qui n’englobait pas tout le centre-ville dans ses articulations avec les autres quartiers. Comment travailler sur un centre attractif sans le relier aux autres territoires de la Ville et des villes voisines ?

Ce que nous avons appris.

La première information intéressante est l’objectif de Monsieur WEISS (est-il partagé par ses autres collègues de la municipalité ?) "de fixer des règles sur le futur de ce secteur" dans le cadre du Programme Local d’Urbanisme (en cours de réalisation dans le cadre de la CUS et qui doit être adopté dans les trois prochaines années). Objectif très partiellement atteint en fin de réunion au regard de la perplexité des habitants sur les idées très tranchées de Monsieur WEISS sur sa conception de l’avenir de l’Ilot Centre.

La seconde information est l’orientation qui serait prise de "densifier le centre Ville". Actuellement sur l’ilot habiteraient entre 40 et cinquante personnes. La fourchette des sept hypothèses des étudiants est de 100 à 300 personnes, de 40 à 140 places de parking (souterrains ou en silo) et d’une douzaine de commerces.

Ce qui a surpris les participants à la réunion.

Ce qui est le plus surprenant est la position de départ de la représentante du CAUE (position confirmée par son Directeur lors de sa longue intervention) de traiter cet îlot comme un espace à urbaniser. Or cet espace est déjà urbanisé depuis des siècles. Faut-il pour cela le raser ? N’y a-t-il pas des maisons à conserver, des aménagements urbains à opérer ? Dans tous les cas, nous ne pouvons que constater que la politique de réserves foncières, avec parfois la démolition des maisons a conduit à dénaturer complètement le tissu urbain ancien.

L’autre sentiment de malaise qui s’est dégagé au fil des interventions de Monsieur WEISS et des spécialistes du CAUE est une certaine forme de hauteur, voire d’attitude méprisante. '"Vous n’avez pas compris ce que nous voulons faire ". Ensuite à une des interventions valorisant le charme "villageois" (notamment rue nationale autour de l’Eglise, de la Cour des BOECKLIN et d’autres maisons remarquables) il a été répondu que Bischheim n’était plus un village mais une ville de faubourg. Faut-il prendre à ce point les habitants de Bischheim à rebrousse poil ? En tout cas à l’heure de la proximité, du développement durable et la démarche Agenda 21 à Bischheim, il y avait comme un décalage dans les propos tenus.

Ce qui se dégage.

Le coût du foncier au centre-ville et l’état des finances de la Ville conduisent inexorablement vers une opération réservée à de l’habitat privé.

La maîtrise du foncier est loin d’être réalisée compte tenu du nombre de parcelles, des possibilités financières. En tout cas pas avant l’horizon 2020.

Toutes les interventions des habitants et des élu-e-s de l’opposition sont allées dans le même sens : perplexité, incompréhension d’un plan masse sur l’ensemble de l’îlot sans des étapes intermédiaires, la rénovation de l’existant (notamment les maisons alsaciennes à colombage), une redynamisation des rues Nationale et du Général Leclerc….

Alors que va-t-il se passer maintenant ?

Pour nous la priorité est de ne pas abandonner les habitants et les commerçants de l’îlot centre et des alentours.

La seconde priorité est d’interroger l’ensemble de la municipalité sur l’avenir de toute la Ville dans le cadre du Plan Local d’Urbanisme. Nous ne comprenons pas cette focalisation sur l’îlot centre !

L'objectif était-il de nous détourner peut-être de l’avenir de l’îlot Mairie où le grignotage se poursuit, ou du projet de l’école du centre et de l’école de Musique que nous jugeons trop onéreux et inadapté ?

Ou alors, s’agit-il de fermer les yeux sur les quartiers EST et OUEST où les récriminations des habitants sont nombreuses et constantes ?

Bischheim appartient à ses habitants

Agir aujourd’hui c’est déjà construire l’avenir.

Richard SANCHO ANDREO

Aucun commentaire: