jeudi 16 décembre 2010

Intervention de Zoubida NAILI au Conseil Municipal du 13 décembre 2010

Les élus de l’opposition, relais des habitants.

Aujourd’hui, nous nous retrouvons pour voter le budget, pour la troisième année depuis l’installation de ce conseil. Si M. BOES était présent aujourd’hui, il aurait pu apprécier que nous savons aussi faire des propositions, comme vient par exemple de le faire notre collègue Gérard Schann. Monsieur le Maire, vous avez précisé que vous présentez votre 28e budget, et je suis surprise par vos propos vis-à-vis des élus de l’opposition. Je ne citerai pas tous les termes que vous avez utilisés, mais sachez que nous sommes dans notre rôle. Dois-je vous rappeler que nous n’avions que 300 voix d’écart aux dernières élections ? Non, Monsieur le Maire, lorsque nous sommes dans la rue, nous ne faisons pas de l’agitation ! Nous avons été élus pour défendre les intérêts des habitants, être leurs relais…

Nouveau : les docs budgétaires ne sont plus imprimés…

Donc, une nouveauté aujourd'hui allant dans le sens du développement durable en visant à réduire le nombre de photocopies. En effet, il a été décidé de ne pas reproduire la totalité du document budgétaire (avec possibilité de le lire en ligne et d’en retirer un exemplaire, ce que notre groupe a fait). Mais les documents sont remis peu de temps avant les séances de conseil, et il n’est pas aisé de travailler sur écran ce type de document budgétaire.

Par ailleurs, il aurait été intéressant de remettre au public qui suit les débats un exemplaire des documents financiers, et qui ne représentent au total que 23 pages.

À part çà, on cherche toujours…

Vous nous donnez peu d’informations permettant d’avoir une visibilité claire de vos projets d’investissement en particulier. Nous avons recherché en quoi ce budget présentait sa finalité politique. J’aurais voulu y trouver des mesures fortes en termes de solidarité, de bien vivre ensemble, de traitement des inégalités qui ne font qu’augmenter. Nous savons très bien que si nous voulons agir pour plus d’égalité, dans une société ravagée par les inégalités en tous genres, il faudrait y mettre des moyens et une volonté politique réelle.

Pour s’attaquer à cette question, encore faudrait-il envoyer d’autres signaux que ceux des augmentations des taxes, des tarifs pour divers services. Il faudrait proposer une offre de services accessible à tous…

Mettre à plat, et surtout partager un diagnostic, sans chercher à fermer les yeux, rabattre la couverture pour cacher la réalité, ou saupoudrer de quelques manifestations relayées à coups d’articles bien illustrés et marquant la présence des élus.

Prenons l’exemple des études sur la requalification du quartier des Écrivains.

Une concertation à laquelle habitants, associations ont participé, mais OPUS freine la mise en œuvre… Où en est-on ?

En 2009, se déroulait une concertation à laquelle de nombreuses personnes et associations ont participé. Enquêtes, ateliers, forum, communication, donnaient le sentiment qu’enfin nous allions vers une évolution de méthode que nous approuvions. Mais aujourd’hui, force est de constater que les habitants qui y croyaient et n’ont pas compté leurs heures pour faire entendre leurs besoins, souhaits, propositions, s’interrogent car ils ne voient rien venir.

La dynamique était bien lancée avec la ville de Schiltigheim, concernée par ce secteur, et bien sûr OPUS, le bailleur du quartier.

Alors, certes, il est nécesssaire de réaliser des études, et ce dans différents domaines, mais il est surtout primordial de ne pas balader les habitants.

En 2009, il était décidé que l’OPUS engageait un Plan Stratégique du Patrimoine qui allait être accompagné d’un projet urbain.

Le Bâti, comme vous venez de le dire pour OPUS, l’accompagnement, des services, etc.… pour les collectivités.

Mais si l’OPUS n’avance pas, et c’est ce qui manifestement semble se passer, il ne sera pas possible d’avancer sur les projets d’aménagements. Et comme nous ne disposons pas des moyens d’un projet global, ce qui, si en son temps, les collectivités et la CUS avaient défendu, nous aurions peut – être obtenu des financements ANRU, et progressé à un autre rythme comme c’est le cas pour d’autres quartiers strasbourgeois.

Allez - vous Monsieur le Maire, interpeler le Président de l’OPUS (M. KLEIN-MOSER), afin de nous faire savoir, et surtout aux habitants, ce qu’il en est de leurs demandes, ce qui a été décidé… car jusqu’à ce jour, il n’y a aucun retour !

Allez – vous Monsieur le Maire nous indiquer quelles sont les suites, et si l’OPUS a défini un calendrier des opérations ?

Ou devons – nous attendre le résultat des études de requalification pour voir les premiers travaux sur les immeubles ?

En espérant que les choix qui seront faits ne le seront pas à minima, et permettront à ses habitants, d’y voir une réelle amélioration en confort, qualité de cadre de vie et de services.

En espérant également, comme cela peut se traduire dans d’autres opérations, que les habitants pourront apprécier et voir sur leurs factures, les économies de charges, grâce à des choix allant dans le sens du développement durable.

Quel devenir du centre social et familial Victor Hugo ?

Puisque nous sommes au quartier des Écrivains, je vous propose d’y rester encore un court instant. Vous prévoyez une enveloppe de 50 000 euros de mise aux normes du Centre social et Familial Victor Hugo. Nous savons effectivement que cet ancien équipement a fait l’objet de travaux successifs, d’agrandissement, y compris d’embellissement par des personnes bénévoles. Des plaques de plafond présentant des risques, des mises aux normes électriques, des peintures nécessaires pour rafraîchir… c'est sans doute des choix nécessaires, mais qu’en est-il d’une réflexion plus globale visant une meilleure adaptation des locaux aux besoins, un éventuel agrandissement, voir une délocalisation de l’équipement ? Nous n’avons pas de vue pour ce projet, quelques échanges et informations glanées par-ci par-là.

Il serait plus que nécessaire d’avoir un débat à ce sujet, et de ne pas découvrir au fil du temps, et peut – être une fois que vous aurez fait les choix définitifs, les hypothèses d’évolution de ce secteur !

Des bâtiments modulaires, ou un équipement de qualité en dur ?

Toujours au chapitre des investissements nous ne pouvons que constater que les méthodes n’évoluent pas, du moins en termes d’informations. 205 000 euros pour une extension de l’école At Home. Nous pourrions nous en réjouir, d’autant plus quand nous savons que dans le domaine de l’éducation, les dernières études ont encore démontré que l’origine sociale pèse le plus lourdement sur les résultats scolaires. Et c’est bien dès la petite enfance que nous devons mettre les moyens. Agir en faisant du saupoudrage, en répondant par ci, par là, ne suffira pas. Mais les 205 000 euros seront, en fait, consacrés à l’installation de bâtiments modulaires pour les écoles maternelle et primaire. Cela correspond sans doute à des besoins (nous n’avons pas les éléments), mais nous pensons que ce type d’équipement, même s’il est de qualité, ne donnera pas les mêmes avantages qu’un bâtiment en dur, réalisé à partir d’un cahier de charge, et répondant aux nouveaux besoins qui seraient exprimés. Nouvelles activités, évolution de l’effectif…

Je pense en particulier à l’évolution possible sur ce secteur, lié à la friche Métausel, qui engendrera peut-être de nouveaux logements, selon les choix qui seront faits. Plutôt qu’une acquisition, nous espérons qu’une autre solution en cas d’urgence soit trouvée, comme une location d’équipement, afin de réserver les crédits pour soutenir des actions, et de réfléchir à un équipement pérenne pour la suite.

Dans le domaine de l’éducation, nous observons dans un ordre financier moindre, certes, une baisse de dotation d’environ 7 000 euros pour les classes de découverte PAE primaires Résultats des difficultés à organiser ce type de séjour ? Difficultés financières des familles ? Conséquence d’un choix d’une règle de financement (exemple : subvention plus importante pour favoriser des séjours dans la région, plutôt qu’ailleurs, comme cela se faisait pour découvrir la mer…). Nous savons que du côté du CG, cette règle est à présent appliqué…

Demande un état des lieux et bilan en matière de petite enfance

Je ne détaillerai pas les différents postes lies à la petite enfance, des centres de loisirs, etc. Nous avons repéré des évolutions en baisse ou à la hausse, mais fondamentalement, ça ne change pas vraiment la politique.

Mais au-delà des chiffres, dans ce domaine, il serait souhaitable de disposer d’un état des lieux précis des besoins. Et d’un bilan suite à l’ouverture du récent équipement, mais aussi du fonctionnement des structures, tel le centre de loisirs du Guirbaden… Quel est le mode de fonctionnement ? Quelles sont les réponses aux besoins ? Quels sont les horaires d’ouverture ? Quelle diversification de l’offre ? Et toutes les autres questions pouvant nous aider à prendre des décisions sur l’ensemble du territoire. Et de donner les moyens de répondre aux questions des représentants syndicaux qui avaient formulé lors du dernier Comité Technique Paritaire une demande de veiller au maintien des services d’accueil, en cas d’absence de personnel. Vous avez à ce sujet exprimé que ce sujet serait abordé pour trouver des solutions au sein même des équipes.

Demande d’un meilleur soutien des associations

De même pour les associations, nous estimons que ce budget n’apporte pas de réelle avancée. Certes, nous y trouvons, une augmentation de 35 000 euros à la ligne “aide aux associations”. Mais celle – ci ne correspond pas à un soutien pour de nouveaux projets, mais à des charges de loyers…

Plus pour la résidence des personnes âgées, pas de changement pour les fêtes et cérémonies, moins pour associations culturelles...

Nous avons aussi pointé une augmentation des dépenses de fonctionnement de la résidence Charles Huck, passant ainsi de 47 300 euros à 85 000 euros, mais à quoi cela correspond – il ?

Un poste fêtes et cérémonies à hauteur de 47 000 euros.

Des subventions aux associations culturelles qui étaient en 2008, de 20 000 euros, et qui stagnent aujourd'hui à 6 000 euros ! Histoire de vous rassurer, sachez Monsieur le Maire, que nous soutenons pleinement la démocratie de la culture !

Trouver des niches d’économies, oui. Mais pas en chargeant les habitants !

Pour finir, vous aviez annoncé que sauriez rechercher des économies.

Les habitants aussi aimeraient trouver des possibilités de faire des économies.

Nous espérons que les différentes taxes, dotations de l’état gelées, augmentation de taxes, comme cela est le cas au CG… ne se feront pas au détriment de la solidarité et de l’égalité réelle.

La Politique de la Ville, dont le contrat urbain de cohésion sociale est un des outils, réduit aussi ses crédits. Nous avons de vraies inquiétudes comme par exemple les diminutions pour les emplois aidés dénoncées la semaine dernière par les associations d’insertion. Espérons que les associations concernées pourront continuer à mener leur action dont nous avons tous besoin.

Emploi et commerces de proximité

L’emploi, vous le savez est au Coeur de nos priorités. Accès à l’emploi pour tous en veillant et développant des actions de lutte contre les discriminations. Maintien et aide aux postes. Développement des commerces de proximité.

Dans ce dernier domaine, vous nous direz que vous avez inscrit un budget pour le FISAC, et nous vous approuvons.

Fermeture du Restaurant le Boeuf Rouge !!!

Mais nous vous rappelons aussi, et c’est notre rôle, qu’un commerce de proximité, un de plus, va fermer prochainement.

Nous vous avions interpelé à ce sujet, mais manifestement vous laissez faire. Les pétitions signées par un très grand nombre de personnes, l’intérêt de ce commerce qui fonctionne bien, la qualité du service rendu et correspondant à une réelle demande, n’ont pas trouvé un soutien de votre part, ni de solution administrative.

J’ai donc la tristesse de vous annoncer que le restaurant Boeuf Rouge, patrimoine de la ville, ne sera plus à Bischheim, qu’un élément à inscrire à la longue liste des commerces qui ont fermé.

Finis les bons petits plats du jour, pris dans une ambiance conviviale et à des prix abordables.

Finies les livraisons de repas chez les personnes âgées du quartier qui en bénéficiaient souvent.

Parce que le propriétaire veut transformer le restaurant en appartements !!!


Zoubida NAÏLI

Conseillère Municipale PS


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