mercredi 24 juin 2009

Cercle du silence le 30 juin 2009

Le prochain cercle de silence de Strasbourg qui se tiendra le

30 juin 2009, de 18 à 19 heures

Place Kléber

sera dédié aux avocats qui dénoncent la restriction des droits de recours effectifs des étrangers en situation irrégulière et les menaces pesant sur ceux qui leur apportent leur aide.



"Nous, avocats, acteurs en première ligne de la défense des étrangers, nous nous interrogeons aujourd’hui : quels droits restent-ils aux étrangers ?

La tendance de ces dernières années a été de restreindre au maximum les droits accordés à cette population déjà fragilisée par la précarité de sa situation. Les réformes législatives successives n’ont eu de cesse de limiter les cas de régularisation de séjour. La mise en place de l’Obligation de Quitter le Territoire Français a réduit les délais de recours et a institué un contentieux complexe qui rompt l’égalité de traitement entre les étrangers et les autres requérants en droit administratif.

Cette rupture d’égalité risque d’être accentuée dans la mesure où il est envisagé de créer une juridiction spéciale qui ne traiterait que du droit des étrangers. La politique actuelle isole davantage les étrangers en tentant de faire le vide autour d’eux.

La CIMADE, qui leur apporte un soutien psychologique et juridique, lorsqu’ils sont placés en rétention, risque de disparaître et d’être remplacée par des associations fantoches. Seule la mobilisation des associations et de leurs avocats a permis, pour l’instant, le maintien de la CIMADE dans les centres de rétention, le juge saisi de leur recours considérant que l’attribution des marchés par le Ministère, ne respectait pas le droit des étrangers d’avoir accès à un recours effectif tel que prévu par la loi.

La mobilisation de tous doit se poursuivre pour empêcher par exemple que le gouvernement ne décide de faire disparaître de la loi ce droit au recours effectif pour les étrangers en rétention administrative.

Les aidants sont poursuivis ou inquiétés par la justice. Le GISTI fait l’objet d’une campagne de discrédit. Le climat de suspicion générale, la diabolisation de ceux qui oeuvrent pour faire respecter les droits humains des personnes en situation irrégulière a pu conduire à ce qu’une consœur du Barreau de Nice voit une plainte déposée contre elle pour diffamation pour des propos tenus au cours d’une plaidoirie où elle a osé comparer les méthodes de la Préfecture avec celles de la Gestapo. Il est indispensable de continuer à dénoncer les dérives de cette politique de lutte contre l’immigration qui s’assimile à une chasse aux sorcières où les aidants deviennent des criminels.

Nous plaidons pour que cesse cette dérive législative et populiste qui détruit des vies sous le prétexte de satisfaire des objectifs chiffrés" Syndicat des Avocats de France – Section Strasbourg – Présidente : Maître Nohra BOUKARA

Il y un an, à l'initiative de Médecins du Monde Alsace et de Parole Sans Frontière, le corps médical avait rejoint le cercle de silence pour dénoncer la banalisation de la violence faite aux étrangers démunis de papiers en déplorant "l'approche comptable des expulsions du territoire créant une véritable ambiance de chasse à l'homme et des pratiques inhumaines sans aucune prise compte des situations individuelles. La peur et l'insécurité envahissent la vie quotidienne de familles entières éberluées de subir dans le pays où elles comptaient trouver refuge la violence des pays qu'elles ont fuis".

Force est de constater que de nombreux professionnels voient leur pratique mise à mal par une politique mortifiante, voire mortifère, à l'égard des personnes démunies de papiers qui demandent leur aide.

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